PEROU :
Expédition Alpamayo et Chopiqualqui
/ Juillet 2004
J 1 : 3 / 07 / 04
Paris Lima
L |
ong voyage sur Air France jusqu'à Amsterdam puis sur KLM
jusqu'à Lima. En suivant la course du soleil qui finit par nous rattraper en
arrivant à Lima où nous sommes gratifiés de son coucher flamboyant sur fond de
nuages noirs menaçants.
Comme toujours à l'enregistrement se pose le problème
de surpoids toujours pas résolu pour les expéditions tout le monde est hors
norme (20 kg- il faut dire qu'il est mentionné 40 kg sur la convocation Allibert ce qui provoque des confusions) et nous ne devons
notre impunité qu'a la souplesse de la jeune fille qui nous enregistre.
A l'arrivée nous sommes attendus par Rolando
représentant de l'agence Trek-Altitude (241-00-29
portable : 97-28-77-67) avec pancarte Allibert.
Possibilité de changer des euros en soles péruviens à côté du carrousel à
bagages. 1 euro = 3.90 soles. (Meilleur Taux)
Installation à
l'hôtel El Condado et dodo.
Hôtel El Condado****
(Miraflores Lima 18
Pérou Tel : (511) 444-0306)
J 2 : 4 / 07 / 04
Lima-Huaraz
O |
n peut déjeuner à l'hôtel à partir de 6h. RV dans le
hall à 8h30 avec Rolando et le bus privé
de la veille qui nous conduit au terminal de la compagnie Cruz del Sur. Les billets -nominaux- pour le bus confortable qui
va à Huaraz (700 km) sont
fournis par l'agence.
A la pesée nous dépassons de 70 kg (20 kg par personne
sont autorisés)
Ce qui me coûte 70 soles...
Nous roulons des heures dans cette zone désertique qui
longe le pacifique emmaillée de villages pauvres entourés de bidonvilles, sous
la chape de nuages uniforme et triste qui règne ici 9 mois sur 12.
Nous retrouvons un peu de soleil en nous éloignant de
l'océan, passons un col à 4500 m entre
cordillère de Waywach et cordillère blanche et
arrivons à Huaraz à 18 h.
Rencontre avec Hugo, notre contact à Huaraz.
Hugo Sifuentes
Transfert à l'hôtel où je constate l'oubli de ma
guitare à l'intérieur du bus...
Après l'apéritif rituel qui permet un premier contact
avec les clients à priori jeunes montagnards et motivés (on s'est peu vus
pendant tous ces transits) nous partons dans la ville à la recherche d'un restaurant
et de la guitare. Nous trouvons le premier rapidement et
l'attente de la deuxième (heureusement le bus n'est pas reparti !) nous
occasionne une plongée dans une Peña populaire
Où nous dansons un moment avec les locaux fort
sympathiques.
J 3 : 5 / 07 / 04
Huaraz
A |
8 h 30 Hugo vient nous chercher â l'hôtel (on peut y
déjeuner à partir de 7 h) pour une balade d'acclimatation sur les hauteurs de Huaraz accompagnés par Mercedes accompagnatrice
francophone.
La camionnette nous conduit par une route défoncée au
départ de la marche (caminata)
Joli petit temple inca sur notre gauche et face à nous
les Huascaran sud et nord surgissent au-dessus des eucalyptus. Petite promenade
tranquille à 3500 m au milieu des villages et des fermes pour descendre sur Monterey où se trouvent des sources d'eau chaude (3 soles).
Au passage nous assistons à la leçon d'éducation physique prodiguée par le
maître d'école au milieu des champs, vision charmante et d'un autre age.
Après la détente et la bonne fatigue que procure les
eaux chaudes, retour à l'hôtel, en minibus collectif et bon marché, où nous
attend un copieux déjeuner pris en charge par l'agence.
A 15 h Hugo vient me chercher pour aller à l'agence ( Hugo Sifuentes Maguina Avenida Centenario 685, Huaral- Hanca Tel : 044 721 784)
procéder au tri et à la préparation du matériel.
Rien ne manque excepté les soupes commandées
immédiatement par Hugo. A savoir : Tous les repas sont pris en charge par
l'agence excepté les dîners en altitude (3+3) prévoir à Chapareillan
soupes minute, purée instantanée semoule précuite et lyophilisés. Il y aurait
un peu de charcuterie et de fromage ça serait parfait.
Je trouve également 380 m de bonne corde statique en
morceaux de 50 à 80 m.
Le soir dîner au
Monte Rosa tenu par un suisse un peu plus cher et un peu moins bien que celui
de la veille.
J 4 : 6 / 07 / 04
Huaraz-Banos Huancarhuas / WP 001(N : 9010364 / E : 193814) Alt : 2747 – Hualcayan /
WP 002 (N : 9015312 / E : 192114) Alt : 3142 m
L |
es sacs doivent être prêts dans le hall à 8 h 30 pour
le transfert au campement en bus puis sur le dos des mules.
Déjeuner, derniers mails (il y a le haut débit gratuit
ici ainsi qu'a l'hôtel de Lima) et nous
décollons vers 9 h 30 dans le minibus de l'agence avec nos petits sacs de la
journée. On peut laisser à la consigne de l'hôtel les affaires inutiles. Je
change 100 euros à l'hôtel où le taux est beaucoup moins intéressant qu'a
l'aéroport, il eut été préférable de changer directement 200 à l'aéroport.
Visite au passage du cimetière de Huangay rasé en
1970 par une coulée de glace et de boue provenant du Huascaran et qui fit plus
de 5000 victimes !
Après avoir fait des pauses aux places d'armes de
chaque village et quitté la route principale pour emprunter une piste défoncé
qui monte dans la montagne nous arrivons au début de notre marche à Huancarhuas (marqué Baños Huancarhuas sur la carte) où se trouvent des piscines
thermales : penser à faire prendre le maillot de bain !
2 heures de marche nous mènent à Hualcayan
notre campement où nous retrouvons notre équipe. Un guide, un cuistot, 4
porteurs qui aident à la cuisine et au rangement 2 arieros
avec 15 mules et 3 chevaux pour le secours.
Coordonnées UTM/UPS
WGS 84
Banos Huancarhuas (N : 9010364 /
E :
193814) Alt : 2747 m
Hualcayan ( N : 9015312 / E : 192114) Alt : 3142 m
Montée : 530 m
Descente : 150 m
Temps : 2 h
Distance
: 5 Km
J 5 : 7 / 07 / 04
Hualcayan / WP 002 ( N : 9015312 / E :
192114) Alt : 3142 m - Camp Wishcash
/ WP 003 : E / 194436 N / 9018696 Alt : 4245 m
R |
éveil à 6 h 30 avec thé
à la tente, nos sud-américains se mettent à la mode népalaise.
Pliage des tentes,
déjeuner et
Départ à 8 h 45 par un
sentier qui monte en lacets puis à flanc au-dessus du camp. Les ânes partent un
peu après nous le temps du chargement. Arrivé au camp à 13 h, les ânes arrivent
1/4 d'heure après.
Montée : 1135 m c'est
beaucoup !
Descente : 25 m
Temps : 4 h
Distance : 4 km
J 6: 8 / 07 / 04
Camp Wishcash / WP 003 : E /0194436 N / 9018696 Alt : 4245 m Ruina
Pampa / WP 004 : E / 019665 N / 9023146
Alt : 4000 m
T° sous la tente : 1°
Pression : 605 mb nous
sommes montés de plus de 1000 m et au dessus des 4000 m à peu près à l'altitude
de Vallot !
D |
épart 8 h 45 et montée
par un bon sentier en lacets jusqu'au lac Cullicocha.
Un verrou glaciaire bloque 3 lacs turquoise avec en toile de fond les Nevados Santa Cruz. Montée
ensuite au point haut de la journée, le col d'Osoruri
(4800 m) encore deux petits cols et 700 m de descente jusqu'au camp Ruina Pampa
à 4000 m dans la Quebrada de los
Cedros où Alpamayo. Longue
étape, partir de bonne heure si l'on veut se reposer à l'arrivée.
Montée : 880 m
Descente : 1180 m
Temps : 7 h 45
Distance : 6,5 km
J 7 : 9 / 07 / 04
Ruina Pampa / WP 004 : E / 019665 N /
9023146 Alt : 4000 m
Camp de Base / WP 005 : E / 0205203 N/ 9015120
Alt : 4500 m
D |
épart à 8 h 30, on suit un chemin rive gauche jusqu'à
des ruines inca d'ou on a une belle vue sur les faces NW et SW de l'Alpamayo.
Je fais une partie du trajet avec les ânes (entre
bêtes on se comprend !) et je constate que ce sont les animaux de bat les plus
intéressants que j'ai pu avoir. Dociles, gentils, aussi rapides que les chevaux
et bon caractère quoiqu'on en dise, agréables même si ils ne portent que 40 à
50 kg.
Arrivée au camp à 13 h, déjeuner et préparation du
matériel individuel et collectif. Vérification des réchauds et préparation des
repas. Il faut compter 4 petits déjeuners 4 déjeuners et 3 dîners. Les porteurs
prévoient et portent les petits déjeuners et les déjeuners je partage les Lyophal pour le soir il faudrait prévoir purées flocons et
soupe minute de France et ce serait parfait.
Montée : 575 m
Descente : 85 m
Temps : 4 h 30
Distance:
6, 8 km
J 08 : 10 / 07 / 04
Camp de Base
/ WP 005 : E / 0205203 N / 9015120 Alt : 4500 m Camp
moraine / WP 006 : E / 0206408 N /
9017868 Alt
: 5000 m
D |
épart vers 9 h 20, on remonte tout de suite à gauche
du camp une immense gorge d'éboulis qui mène à une épaule (5050 m). Il peut
être nécessaire de poser 20 m de corde (main courante) pour franchir un petit
couloir verglacé.
On rejoint ensuite par une longue traversée
horizontale le camp moraine qui se trouve à 5000 m (plateformes dans le creux
de la moraine). Nous n'avons rien vu, brouillard tout le long.
500 m de différence d'altitude pour dormir c'est
parfait !
Le problème de ce camp est l'absence d'eau qu'il faut
aller chercher assez loin derrière la moraine le long du glacier. Les porteurs
s'en chargent.
Petite promenade sur la moraine pour admirer Alpamayo et Quitrararu et voir le
passage du lendemain qui parait coton.
Nous sommes 12 : 7 européens et 5 péruviens. Ce qui
fait 4 tentes de 3.
Montée : 615 m
Descente : 145 m
Temps : 3 h 50
Distance:
1, 74 km
J 9: 11 / 07 / 04
Camp moraine WP 006: E / 0206408 N/ 9017868 Camp 1 WP 007 : E/0207919 N : 9016748
Alt. : 5400 m
A |
6 h les porteurs commencent l'eau chaude : nous
avons finalement réunis tous les MSR et ce sont les porteurs qui s'occupent des
réchauds. Ils savent faire !
Départ à 7 h 30 on
remonte la moraine pour se diriger vers la langue glaciaire arrondie de droite
sur laquelle on prend pied à 9 h. Il faut ensuite aller chercher une goulotte
que l'on remonte sur 60 m ce qui donne l'occasion de s'entraîner sur les cordes
fixes on débouche sur le glacier plat à 11 h et on rejoint le camp 1 à 13 h.
Longs débats pour
savoir si on tente l'Alpamayo ou le Quiitajaru finalement
Vincent va au Quitaraju avec des français et
tous les autres à l'Alpamayo.
Montée : 585 m
Temps : 5 h 30
Distance : 1,8 Km
J 10 : 12 / 07 / 04
Ascension de l'Alpamayo
R |
eveil 2 h Départ 3 h 15. Abandon de Fabrice (l'autre
Suisse) qui ne se sent pas bien. Je démarre donc avec 4 personnes.
L'Alpamayo n'a pas été gravi
depuis 20 jours et il a beaucoup neigé. Il y a bien une trace mais elle s'arête
avant la rimaye. Je monte jusqu'au bout de cette trace et là je commence à me
poser des questions sur la stabilité de la pente vu sa raideur impressionnante
et la profondeur de la neige (on peut enfoncer le piolet totalement sans
rencontrer la moindre résistance)
Apres réflexion, je décide de redescendre sur le plat
à l'abri en attendant que le jour se lève pour pouvoir mieux apprécier le
passage avec visibilité. A la descente nous croisons deux argentins qui montent
et continuent à chercher le passage pendant que nous patientons assis sur les
sacs à dos en regardant les étoiles s'éteindre une à une. Toujours pas de
frontales en direction du Quitaraju, nous supposons
que Vincent et les français ont déclaré forfait.
Quand nous
repartons, nous rejoignons assez vite les argentins qui ont un peu progressé.
Reprenant leur trace, une traversée et un
passage raide sécurisé par une corde fixe (pieux à neige) nous mènent à
un replat sur la lèvre inférieure de la rimaye.
Je la suis jusqu'a son point le plus haut où débute la
goulotte, toute en glace vive, qui mène à l'arête sommitale. Il est 9 h et je
me donne jusqu'à 12/13 h pour la descente.
A partir d'ici commence l'installation des cordes
fixes. Nous avons 3 brins de 80 m et 2 brins de 40 m. Je trouve en place en
tout et pour tout 2 anciens pieux à
neige et une "lunule" de glace. La progression est pénible car il
n'est pas possible de poser les pieds à plat tant la glace est dure, lisse et
compacte. J'assure les fractionnements de corde sur des broches à glace. Dès
qu'une fraction est assurée les 4 suivants peuvent y brancher leur jumar.
L'ambiance est belle et impressionnante d'autant que la goulotte est dominée à
son tiers supérieur et sur sa rive droite par une jolie tranche de sérac bleue
décollée du reste de la glace que je surveille du coin de l'oeil. Personne n'en
parle et tout le monde y pense...
Quatre heures sur les pointes avant, planter les
piolets, visser les broches, tirer la corde, le coeur grimpe dans les tours et
j'avale l'air raréfié comme une locomotive essoufflée. Arrivé au niveau du
sérac, je me demande si j'aurai la force de continuer, puis un deuxième souffle
survient. Florence et Alex ressentant mes hésitations, impressionnés par quelque craquement du
sérac, et manquant de confiance dans les ancrages, décident de redescendre
alors que j'attaque la 3eme corde de 80 m. Les petits nuages effilochés qui
défilent au dessus du sommet m'indique que le but n'est pas loin. Le souffle
revient la motivation remonte, la goulotte se rétrécit avec quelques courts
passages verticaux, je prends pied enfin sur la fine lame de neige aérienne qui
sépare l'intersection de deux goulottes voisines, un dernier mur de neige
vertical aux ancrages de piolet incertains me met à rude épreuve, et c'est la
"meurtrière sommitale de1m x 1m visible du camp 1. Il y a de la place pour
3/4 personnes. Il est 13 h. De l'autre côté la pente est aussi raide et la suite de l'arête semble très enneigée
de toute façon, il est temps de descendre. Je me fabrique un rappel avec les
deux brins de 40 m noués et je libère les cordes fixes qui s'étalent au bas du
couloir au fur et à mesure de notre descente.
Nous les lovons à grand peine, à l'abri, pour en surcharger nos sacs, puis commence la
"marche des zombies" jusqu'au
replat où nous attendent Florence et Alex pour nous décharger des
cordes, mais finalement 3 porteurs juste arrivés nous déchargerons de nos sacs
jusqu'au camp 1 que nous atteignons à 17 h et où la soupe de pâtes des porteurs
est fort appréciée.
Montée : 560 m
Descente 465 m
Temps : 12 h
J 11 : 13 / 07 / 04
Camp 1 Alpamayo WP 007
: E/0207919 N : 9016748 Alt : 5400 m Taullipampa WP 008
: E/0213264 N/9013046 Alt : 4160
A |
u réveil l'Alpamayo est déjà bien courtisé. Ils sont partis à 11 h et
lorsque nous terminons le rangement du camp il y à une arrivée au sommet.
Départ 8 h 15 arrivée
au col, un premier pieu équipé de la corde de 80 m en simple permet aux
porteurs et aux clients de franchir une profonde rimaye en collant bien la paroi
sur la gauche. Je récupère le pieu et je désescalade pour aller poser la 80 m
en rappel plus bas sur une lunule en place. Récupération du deuxième pieu pour
le deuxième passage et désescalade et nous voici tous sur le glacier.
C'est incroyable je ne
reconnais plus ce passage tant il a changé depuis 98, j'ai souvenir d'une gorge
étroite alors qu'on se retrouve maintenant devant un large glacier. Tout comme
l'Alpamayo quand je vois les photos, ces glaciers et
ces montagnes semblent changer énormément.
Au camp de base nous
retrouvons nos suisses et le cuistot qui nous a préparé un excellent riz très
reconstituant.
Nous continuons la descente puis un sentier en
balcon mène à Taullipampa d'ou la vue est
exceptionnelle sur l'Alpamayo, le Quitaraju'
l'Artesonraju et le Taullijaru
Distance : 6,5 Km
Montée : 200 m
Descente : 1470 m
Temps : 6 h 50
J 12 : 14 / 07 / 04
Taullipampa WP 008 : E/0213264 N/9013046 Alt : 4160 Cachina WP / 009 : E /0219285 N/ 9005588 Alt : 3750
D |
épart 9 h monté à la Punta Union (4750 m) et descente sur le lac Marococha où nous déjeunons puis longue vallée en descente
jusqu'a Cachinapampa où est prévu un jour de repos.
Montée : 610 m
Descente : 1030 m
Temps : 6 h 50
Distance : 8,6 km
J 13 : 15 / 07 / 04
Cachinapampa WP / 009 : E /0219285 N : 9005588 Alt : 3750
J |
our de repos
Il a plu toute la nuit
et les pentes se sont blanchies à partir de 4000 m.
J'ai donné 100 Soles pour un mouton que Lucio est allé acheter au village à 5 h du matin.
La journée sera
consacrée à la Pachamanqua une vieille recette Inca.
Ils creusent un trou
dans la terre de 70 cm de diamètre puis construisent autour une voûte en
pierres avec une entrée faite de 3 pierres pour y introduire le feu de bois.
Pendant ce temps le
mouton est proprement égorgé dépecé, coupé en morceaux et trempé dans une marinade
constituée de 7 épices. Quand les pierres sont bien chaudes ils écroulent une
partie de la voûte sur les braises puis alternent viande, pierres chaudes et
pommes de terre, le tout est ensuite recouvert des hautes herbes du Paramo et enfin de la terre pour rendre le tout bien étanche.
Laisser cuire une heure.
J 14 : 16 / 07 / 04
Cachinapampa WP / 009 : E /0219285 N : 9005588 Alt : 3750 Morocacha WP / 010 : E /0218587 N / 8998568 Alt : 4150 m
D |
épart 8 h 30, il a plu toute
la nuit et le ciel est encore chargé. Cela va faire 48 h de pluie !
On descend jusqu'au
village de Colcabamba pour prendre un chemin qui
bifurque dans la Quebrada Morococha,
on suit ensuite la piste de Hungay, seule route carrossable
qui permet de traverser la cordillère.
Camp près de la
première petite lagune à 4150 m
Montée : 740 m
Descente : 300 m
Temps : 4 h
Distance : 6 Km
J 15 : 17 / 07 / 04
Morocacha WP / 010 : E /0218587 N / 8998568 Alt : 4150 m Camp de base Chopicalqui WP /
011 : E / 0214596 N / 8996414 Alt :
4375m
D |
épart 9 h, d'anciens
chemins permettent de ne jamais emprunter la piste jusqu'au col Portachuello Llanganuco à 4767 m vue imprenable sur le Huaudoy, le Pisco, le Chacraraju et le Huascaran. Descente par un chemin muletier
en lacets et dans une épingle de la piste, un chemin mène au camp de base en 20
mn.
Je règle la question du
pourboire des Ariéros qui nous quittent demain (il
faudra descendre tout le matériel jusqu'a la piste à dos d'homme)
Chaque ariero gagne 17 soles par jour plus 15 soles pour chacun de
ses ânes. Je me débrouille pour qu'il leur revienne chacun environ une journée
de travail. Nous leur laissons 290 soles et 30 dollars pour 4.
Sous la tente cuisine
je prépare les rations de vivres d'altitude pour tout le monde, nous nous
retrouvons à nouveau 12 personnes 7 europeens et 5
sud américains sur 2 camps d'altitude soit 4 tentes de 3 : camp moraine (5000
m) et camp 1 (5500 m). Il est convenu que les porteurs s'occuperont des
réchauds (3 Msr en état) et feront une grande soupe
de pâtes collective chaque soir. Nous prenons en plus
1 lyoph. salé par soir et
par personne et un lyoph. sucré pour deux. C'est un
vrai bonheur de partager leur sens du travail d'équipe dans la tente cuisine où
les plaisanteries fusent dans tous les sens.
Montée : 735 m
Descente : 505 m
Temps : 4 h
Distance : 5 Km
J 16 : 18 / 07 /
04
Camp de base Chopicalqui WP / 011 : E /
0214596 N / 8996414 Alt
: 4375m Camp Moraine WP / 012 E
/0214874N /8994016 Alt : 5000 m
N |
ous attendons le soleil
pour nous préparer, rien ne presse, le camp n'est pas très loin.
On rejoint d'abord la
moraine rive droite par un sentier au-dessus du camp, on la suit, on traverse
le glacier et on suit la moraine rive gauche jusqu'au camp, très agréable, belles
plates formes, eau à proximité.
Préparation de la soupe
collective et de l'eau chaude pour les « liophal »
par les porteurs sous la neige tombante.
Montée : 630 m
Descente : 30 m
Temps : 2 h 30
Distance : 2,450 Km
J 17 : 19 / 07 /
04
Camp Moraine WP / 012 E /0214874 N
/8994016 Alt :
5000 m Camp 1 WP /013 E
/0215657 N : 8993468 Alt : 5400 m
C |
omme presque toujours
l'arrivée des nuages s'estompe pendant la nuit et le ciel est clair dès 1 h du
matin. Vue superbe sur les sommets environnants et sur notre objectif qui se
découpe sur le ciel.
Petit déjeuner
collectif près des porteurs qui fabriquent de l'eau chaude. Bien penser à faire
prendre une tasse et une cuillère par personne.
Préparation des
affaires à l'apparition du soleil à 8 h
30
Départ 9 h 30. Arrivés
au glacier (5150 m) nous croisons tous ceux qui redescendent guides, péruviens,
guides allemands, français ils ont passé un très mauvaise nuit au camp
d'altitude après le col, froid et vent et ont rebroussé chemin face aux
accumulations de neige qui partait en plaques. Il faut dire qu'il a beaucoup
neigé avant que nous arrivions et aussi pas mal pendant notre séjour. Me voila
donc à nouveau seul sur une montagne qui n'a pas été gravie depuis quelques
semaines.
Nous arrivons au camp 1
à midi. Quelques passages de ponts très scabreux me font changer l'itinéraire. Le camp 1 se
trouve en fait à 5400 m sous le col. Les porteurs m'expliquent que c'est
l'endroit le meilleur qui ait été trouvé après pas mal d'essais. A l'abri du vent des pierres et sur le plat. A
l'arrivée au camp Vincent trouve les choses pas à son goût et éclate : c'est
trop bas ! (Déjà la veille il avait trouvé le camp moraine trop bas et avait
influencé Jean Cédric) on ne fait que 300 m etc... Je
repense à l'Alpamyo où en influençant les autres il a
failli tout faire rater et s'est finalement puni lui même en passant à côté
d'une course exceptionnelle. Habitué à faire de montagne en amateur, ayant une
grande culture montagne, il a forcement une vision personnelle des choses. Bref
je laisse courir devant l'explosion de colère du spécialiste et nous cassons la
croûte. Quelque temps après je le surprend en conférence avec les autres les ralliant
à sa cause. Alors là trop c'est trop... J'interviens pour remettre les choses
au point et pour tout le monde : Rôle et responsabilité du guide éthique de l'expé et du voyage en groupe etc...
Ces notions de bon sens semblent être admises par tous...
A 17 h la soupe de
pâtes des porteurs est prise collectivement dehors. Le beau temps est revenu et
nous assistons au spectacle exceptionnel
des lumières du couchant en haute altitude.
Montée : 405 m
Descente : 25 m
Temps : 2 h 20
Distance : 951 m
J 18 : 20 / 07 /
04
Ascension Chopiqualqui et
retour auCamp de base Chopicalci WP /
011 : E / 0214596 N / 8996414 Alt :
4375m
D |
ébut de la fabrication
de l'eau à 2 h (quand les gens ont des thermos il peut être intéressant de les
remplir le soir de façon à rendre chaque tente autonome pour le petit déjeuner
et de remplir ensuite les thermos pour la course)
Départ 4 h dans la nuit
étoilée en 1 h de marche nous sommes au
col : WP 014 : E : 0216199 N : 8993442 Alt :
5650 m.
Nous continuons sur le
versant est du col sur la trace faite la veille par des pentes assez raides et apercevons
a la lueur des frontales la cassure de la plaque a vent déclanchée par nos prédécesseurs.
Suit un long plateau et la trace s'arête devant une petite pente assez raide de
30 m de dénivellation. Je commence la trace mais la neige sans cohésion
s'effondre sous mes pas, j'en ai jusqu'a mi-cuisse et j'ai du mal à trouver un
appui pour progresser. Derrière Jean-Cedric s'enfonce
encore plus. Après 20 mn d'effort pour parcourir
quelques mètres nous arrivons sur un plateau en vue du bastion de séracs
sommital.
A partir de là il faut
rejoindre en traversant à droite une pente raide en versant est qui donne sur
un immense déversoir dont on ne voit pas le fond. Je ne suis pas très chaud et
je tente par l'arête tourmentée au milieu de séracs espérant trouver un passage
et un terrain plus ferme mais pas de chance ça ne passe plus. Tout le monde
admet que nos exploits s'arrêtent là (6020 m) et Alex sort les verres et la
bouteille de bourbon dont une larme nous tourne vite la tête.
En redescendant je vais
tenter le passage à droite en l'abordant sous la protection de la lèvre de la
rimaye. J'attaque la pente avec 2 piolets en neige dure sur 4 m elle redevient très
profonde et la pente avoisine les 45 °. Usé nerveusement et il est déjà 10 h et
il faudrait installer des cordes fixes sur corps mort, je décide la retraite.
Nous sommes de retour
au camp 1 à 12 h où nos adorables porteurs nous concoctent la soupe de pâtes
qui nous redonne de l'énergie. Il en faut pour porter ce sac lourd jusqu'au
camp de base qui est encore loin !
Montée : 800 m
Descente : 1785 m
Temps : 11 h 15
Distance : 1, 2 km + 4,5 km
J 19 : 21/ 07 / 04
Camp de base Chopicalqui WP / 011 :
E / 0214596 N / 8996414 Alt : 4375m Huaraz
L |
es porteurs sont levés tôt
et commencent le déménagement du camp en chargeant les caisses sur le dos
jusqu'a l'épingle de la piste de Hungay à 15 mn de marche pendant que les clients récupèrent sous la
tente.
A 11 h tout est
déménagé et chargé sur le bus (commandé la veille par un de l'équipe allé le
chercher en taxi) qui doit nous conduire à Huaraz.
Nous avons un jour d'avance sur le programme et nous le passerons à Huaraz (2 nuits d'hôtel au lieu d'une).
Nous descendons par la
piste poussiéreuse dans une immense entaille de la cordillère surplombée d'impressionnantes
falaises. Au bout de la piste à Hungay à 13 h 30 nous
offrons le restaurant (Alpamayo très bien) à toute l'équipe
de porteurs et leur donnons rendez-vous à nouveau le soir au restaurant de l'hôtel
Tumi (très bon rapport qualité/prix) pour leur offrir
le repas et leur pourboire (un porteur gagne 15 $ /jour)
J 20 : 22 / 07 /
04
Huaraz : journée libre
M |
ise à jour avec Hugo du
matériel et balade dans Huaraz. Dîner au restaurant
du premier soir : El Rinconcito Minero
rue Julian de Morales 3 blocs après la Plaza de Armas . Service lent mais cuisine
fine.
J 21 : 23 / 07 /
04
Huaraz - Lima
R |
endez-vous à l'hôtel à midi
pour prendre le bus très confortable pour Lima. Arrivée à Lima à 20 h 30. Petit
resto dans la rue piétonne à côté de l'hôtel.
J 22 : 24 / 07 /
04
Lima
N |
ous avons jusqu'a 17 h pour
visiter Lima toujours triste sous la lumière pauvre d'un ciel uniformément
gris.
Chacun vaque à ses
occupations. Nous avons rendez-vous pour le fameux restaurent El Salto d'el Freil (le saut du Franciscain) au bord du pacifique. Les
rouleaux viennent se briser sur les rochers les oiseaux pèchent et le (faux)
moine franciscain plonge et fait la quête.
Bon restaurant de
poissons un peu cher.
J 23 : 24 / 07 04
Lima - Paris
V |
ol sur KLM. Pas trop de problème avec le surpoids sauf pour nos
amis suisses qui doivent surcharger leurs sacs de cabine et mettre les
chaussures autour du cou !
Logistique générale du voyage pour le guide
P |
rendre la carte de
guide pour la gratuité dans les parcs.
Les montagnes du Pérou changent énormément. Ayant
gravi l'Alpamayo en 1998 je ne l'ai pas reconnu je
n'ai pas pris la même goulotte. La cotation est passée de AD à D+.
Pour le guide se munir
de 2 engins de cascade et de bons crampons; il peut y avoir quelques morceaux
de bravoure selon les conditions.
Pour la nourriture : en trek un petit sachet avec quelques sucreries et
un fruit nous est préparé par le cuisinier chaque jour, ces vivres de courses
sont complétés par une salade où des féculents transportés dans le sac du
cuistot à la pause de midi.
En altitude, les
porteurs s'occupent des MSR, c'est le mieux. En faisant une ou deux cuisines,
ils prévoient aussi les gamelles. On peut leur demander de faire une soupe de
pâtes collective tous les soirs et au retour des
sommets. Complétée par 1 lyophilisé salé et 1/2 lyophilisé sucré c'est parfait.
Ils montent aussi du
pain et des biscuits salés.
Ils prévoient aussi
casse-croûte et petit déjeuner mais il y a dans l'ensemble trop de sucreries,
il faudrait monter du fromage (de Huaraz) et du
saucisson.
En matériel pour 6
personnes
Il y a sur place 3
cordes statiques de 80 m, 2 de 40 m, et 1 de 30 m c'est suffisant pour ce
programme. Ajouter 1 corde de 25 m pour encordement par groupe de 3 personnes.
10 broches
10 mousquetons à vis
10 pieux à neige
Sacs plastiques pour
corps morts
10 m de cordelette pour
équiper tout ça
1 casque et 1 seul
piolet pour les clients
2 radios
Une pharmacie
d’altitude
Un caisson hyperbare
Une tente pour 2 en
trek et une tente pour 3 en altitude (elles sont sur place)