AMA DABLAM
Expedition 1992
Premier jour : lundi 5
octobre
Vol sur
LUFTHANSA sans histoire. Inquiétude cependant au départ en ce qui concerne le surpoids,
c’est à chaque fois la même chose. Les charges forcément importantes d’une
expédition ne sont-elles pas adaptées au voyage en avion ? Comment font
les expéditions lourdes ? et les
autres agences ? quelle est la solution ?
Deuxième jour : mardi 6 octobre
KTM
Arrivée au Shangri La, toujours aussi agréable. Installation. Manque une chambre. Nous payons les boissons des repas du soir pris au restaurant français. Menu indien complet commandé d’avance (c’est une bonne formule de réserver et commander un menu complet et classique d’avance).
18 h 30
Visite de Miss Hawley, journaliste, qui nous apprend qu’il y a 10 expéditions, 4 seulement sur l’arête SW à dates décalées.
Troisième jour : mercredi 7 octobre
KTM
Démarches administratives d’usages. TANSERKU se charge de l’achat du matériel, ce qui m’arrange bien. Le ministre du tourisme semble faire des difficultés au départ de Paolo, parce qu’il est ITALIEN. Il faudrait sa carte du Club Alpin Italien qu’il n’a pas prise. Finalement, Ang TSIRING arrange tout.
ATTENTION : l’adresse de TANSERKU est double : 1. l’agence en ville à Kantipath
2. le dépôt où se trouvent les bureaux
NAXAL NARAYAN CHAUR
(Le plus gros
travail : faire un sac camp de base et un sac trekking)
Quatrième jour : jeudi 8 octobre
KATMANDU → PHAKDING – 2650 m
Lever 5 h 30. Déjeuné 6 h au Cofee Shop du Shangri La. Départ 7 h 30 → Aéroport. Check des réchauds, il manque sur la majorité d’entre eux chaîne et poignées. Comment se fait-il qu’ils aient été mentionnés complets sur la liste qui m’a été remise ? Cela ne fait pas sérieux ! Qui est responsable ?
Nous finissons par décoller avec beaucoup de retard et en laissant une partie des bagages. Beau vol et atterrissage « intéressant » à Lukla. Préparation des charges pour les dzos qui arrivent à Phakding à la tombée de la nuit. Staff toujours aussi efficace et compétent. Tout finit par s’arranger.
Autre problème : tous nos sacs n’arrivent pas à Lukla. Ils nous rejoindrons plus tard paraît-il, espérons-le !...
Cinquième jour : vendredi 9 octobre
PHAKDING 2650 m →
NAMCHE BAZAR 3440 m
Belle étape sans
histoire, vue sur le Tamserku.
J’apprenais le matin que nous devions acquitter une taxe de 650 Rps/personne, somme qui doit nous être remboursée ensuite car nous n’avons pas le permis d’expé. Espérons que cela aussi s’arrangera, l’agence doit le prendre en charge.
J’aurais aimé gagner un jour sur l’étape de demain, car cet aller retour me paraît inutile dans le cas d’un trekking d’acclimatation, mais c’est trop tard, les yacks ont été mis en congé.
Sixième jour : samedi 10 octobre
NAMCHE
3440 m → THAME 3800 m →
NAMCHE 3440 m
Belle vallée et vue exceptionnelle sur les hautes montagnes enneigées. Balade superbe pour le paysage mais un peu casse patte car très montagnes russes et pas forcément capital pour l’acclimatation.
Montée au-dessus de Namche vers 7 h, 300 m de dénivelée en direction de la piste d’atterrissage de Tyangboche, vue superbe sur l’Ama Dablam. Mais le soleil est encore en contre-jour, plus tard serait mieux (10 à 11 h).
Descente et petit tour au marché (jeudi) de Namche très intéressant…
Puis départ vers Thame à 9 h, il fait déjà chaud.
Septième jour : dimanche 11 octobre
NAMCHE
3440 m → PORTSE 3840 m
Superbe étape, malheureusement le ciel s’est vite couvert ; attention, on fait plus de dénivelée que la différence entre l’altitude de départ et l’altitude d’arrivée. Il faudrait utiliser un altimètre qui cumule pour inscrire la dénivelée.
Michel HUGET est malade, il a la fièvre, nous le laissons avec un sherpa et un porteur, sa femme Catherine ROUET reste auprès de lui, ils nous rejoindrons au camp de base.
Le village de PHORTSE est superbe, plein sud, malheureusement le temps se gâte il va pleuvoir toute la nuit, les dieux sont contre moi pour l’instant. Nous avons perdu le Sirdar il est sûrement resté à NAMCHE pour s’occuper du malade.
Huitième jour : lundi 12 octobre
PORTSE 3840 m → PERICHE 4240 m
Etape dans le brouillard et c’est la pluie qui nous accueille lorsque nous arrivons à PERICHE. Nous avons retrouvé le Sirdar, tout va bien, Michel semble aller mieux, il a envoyé nos matelas au camp de base NO PROBLEM ! il en louera à PERICHE.
Il ne faudrait pas qu’il pleuve trop longtemps, les dieux du Népal ne m’écoutent pas.
Neuvième jour : mardi 13 octobre
PERICHE 4240 m → LOBUCHE
4930 m
De belles éclaircies nous permettent d’admirer l’arête N de l’Ama Dablam, très aérienne et raide. Etape sans problème jusqu’à Lobuche où nous arrivons pour le lunch, quelques giboulées et le soir le temps s’améliore véritablement, la pression barométrique est très haute. Tout le monde semble bien acclimaté. Pas de problème d’insomnie.
Dixième jour : mercredi 14 octobre
LOBUCHE 4930 m →
KALA PATTAR 5630 m → LOBUCHE
4930 m
Montée au 1er sommet du KALA PATTAR 5530 m, puis lunch à GORASCHEP, sieste et remontée l’après-midi (15 h 30) pour le coucher du soleil sur l’Everest ; malheureusement les nuages montent, une petite éclaircie nous permettra toutefois de prendre quelques photos. Nous rentrons dans la nuit à LOBUCHE, le Sirdar et le cook viennent à notre rencontre avec du thé. Bonne journée d’effort.
Onzième jour : jeudi 15 octobre
LOBUCHE 4930 m → PANGBOCHE 3985 m
Grand beau. Retour sur Pangboche, l’embranchement pour le camp de base.
Cela fera 9 jours de trek d’adaptation c’est peut-être un peu long, 7 jours
pourraient suffire.
Eric est malade aujourd’hui, il a trop forcé en altitude, je l’avais
pourtant prévenu.
Pluie dans la nuit.
Douzième jour : vendredi 16 octobre
PANGBOCHE 3985 m àCAMP DE BASE 4600 m
Montée au CB dont l’altitude réelle est de 4600 m dans le brouillard.
Rencontre de JJ Rolland et de JN Roche. Planning de l’occupation de camp qui
nous prend toute l’après-midi.
PLANNING ENVISAGE
Oct. 92 |
Groupe I |
Groupe II |
DANIEL |
J-Noël ROCHE |
CIII |
17 |
ä CI æ CB |
ä CI æ CB |
ä CI nuit |
7 P |
|
18 |
Repos CB |
Repos CB |
Equip. |
9 P CI |
|
19 |
ä CI |
ä CI æ CB |
Equip. |
4 P CI |
|
20 |
ä CII æ CB |
ä CI |
Repos |
|
|
21 |
Repos CB |
ä CII æ CB |
|
6 P CI |
|
22 |
ä CI |
Repos CB |
|
6 P CII |
|
23 |
ä CII |
ä CI |
|
6P CIII |
|
24 |
ä CIII |
ä CII |
|
5 P CIII |
CI |
25 |
S CIII |
äCIII |
|
CB |
CII |
26 |
æ CB |
ä S CIII |
|
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CIII |
27 |
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CB |
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SCIII |
28 |
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CB |
29 |
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30 |
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31 |
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1 Descente Tangboche
GI : PAOLO. Michel. Catherine. Claude
GII : MARIE. Alain. Pierre. Eric
Vacation radio sur 144 000 7h 12 h 18 h
Treizième jour : samedi 17 octobre
Tout le monde monte au camp I, certains avec beaucoup de difficultés, ils devraient pourtant être acclimatés.
Les dzos portent d’énormes sacs marins de matériel au camp yak à 5550 m environ. Je reste au camp I avec J-Noël qui me fait gracieusement partager sa tente (Windy Space par North Face). Mieux conçue à mon avis pour l’altitude que les Hell Sport (abside extérieure).
Quatorzième jour : dimanche
18 octobre
Camp I à Camp II avec J-Noël, c’est déjà très technique,
mais les cordes fixes sont en place (un guide américain a commencé le travail).
Juste avant le camp I : un morceau de bravoure, un mur vertical et lisse
de 10 m équipé d’échelles de câbles, mais déversant, il va falloir assister les
clients qui ne savent pas bien se servir du jumar.
Arrivés au CII où nous déposons nos charges (tentes, cordes fixes). J-Noël
continue l’équipement avec les Rollands qui sont là depuis quelques jours, mais
qui nous attendaient car ils sont un peu au « pet » (tout dans la
gueule). Ils gênent plus J-Noël qu’ils ne l’aident, mais il est cependant très
rapide et efficace et équipe jusqu’en dessous de la Tour Jaune, 100 m sous le
CIII. Nous retournons au CI dans le jour tombant.
Quinzième jour : lundi
19 octobre
Journée de repos au CI.
Nous nous acclimatons, le cadre est exceptionnel et ce camp n’est pas trop dur à vivre. Vue sur le Kang Tega superbement élancé et l’on suit l’évolution des lumières de la haute altitude. Nous passons une partie du temps à nourrir les choucas et à admirer leurs acrobaties aériennes. On s’endort sous la voie lactée bien visible ici.
Les clients arrivent au CI. Pierre, Marie, Michel, Cathy, Claude, Alain, Eric. Pas de Paolo : Pierre m’apprend sa décision soudaine d’abandonner. Une légère trouille règne au camp de base, bien entretenue par les Rolland, oiseaux de mauvais augures qui nous prévoient les pires ennuis.
Lettre de Paolo :
Chère Daniel,
C’est avec
beaucoup de tristesse que je t’écris ces quelques mots. Tu auras probablement
appri dejà ma décision de rentrer par les copins.
Le fait est
que le mental m’a failli et je me suis rendu compte que je risquait de dépasser
une certaine limite au delà de laquelle ça pouvait être dangereux pour moi et pour l’équipe toute entière.
Ça a été dure
prendre cette decision, surtout qu’il s’agissait d’un rêve qui courait depuis,
comme tu le sais bien, deux ans ; mais parfois il vaut mieux que les rêves
restent des rêves.
Je sais que,
la plus part des cas, les solutions les plus sages ne sont pas les plus
enthousiasmantes, mais aujourd’hui c’etait le moment, pour moi, de la decision
la plus « sage ».
Ne m’en veux
pas, je suis certain que tu auras un excellent pourcentage de reussite !
Je te
contacterai dès que possible
A bien tôt
Paolo
Seizième jour : mardi 20
octobre
CI àCII
Michel et Cathy restent au camp I. Cathy tousse, a mal à la gorge. Je pars en direction du CI avec : Eric, Pierre, Marie, Claude, Alain. Ça ne se passe pas trop mal. Ils trouvent cependant les sacs lourds, alors qu’ils ne font qu’un aller et retour. Tout le monde surmonte le mur avec plus ou moins de bonheur. Au camp II, je décide d’en garder deux avec moi. Pierre et Marie se décident à rester. Beaux moments de tranquillité… Les autres redescendent au CB.
Dix-septième jour : mercredi
21 octobre
CII àCIII
Départ 9 h 30 à 10 h, le temps que les premiers rayons de soleil nous réchauffent. L’ambiance est très « grande course ». Pierre et Marie avancent lentement. Une large pente à 60° (mixte) mène sous la Tour Jaune sous laquelle on traverse vers la grande succession de pente de glace et de neige (50/55°) pour atteindre l’arête raide au début puis horizontale.
C’est là que l’équipement en cordes fixes prend fin. Il reste une centaine de mètres à équiper pour rejoindre le CIII. Marie est très en retard, nous laissons les gros sacs avec Pierre pour équiper jusqu’au CIII, ce qui se fait sans trop de problème vu les nombreux vestiges d’ancrages. Arrivés au plateau avec les cordes fixes, nous revenons sur nos pas, trouvons Marie qui continue, reprenons nos sacs, arrivons au CIII dans la nuit et le vent, montons la tente et la déplaçons quelque temps après car des petits glaçons viennent la frapper depuis le haut. Nous taillons au piolet une plateforme à l’abri…
Dix-huitième jour : jeudi
22 octobre
CIII
Je monte équiper en corde fixe (il me reste 100 m) la belle pente de glace qui domine le CIII jusqu’au sérac en « proue de navire ». C’est agréable ainsi de monter sous ces immenses tours de glace dans une lumière qu’on ne rencontre qu’ici (nombreux ancrages anciens, nous n’utilisons quasiment pas nos pieux et broches). Retour au CIII où J.-Noël arrive, son sherpa l’ayant abandonné, il redescend chercher sa tente. Pour vivre ici, il faut tout apporter et l’effort physique est parfois si important qu’il en fait craquer beaucoup. Il faut porter à la fois les choses nécessaires à sa survie en milieu hostile avec des écarts de T° de 30° à 40° entre la nuit et le jour - tente, sac de couchage, matelas, réchauds, nourriture, etc. - mais en plus le matériel nécessaire à l’équipement de la montagne pour la rendre plus accessible (cordes, broches, pieux, mousquetons, etc.).
Hier, le sherpa nous a laissé 400 m de cordes fixes entre le CII et le CIII. Aujourd’hui, un autre sherpa abandonne également. Nous nous installons sur la montagne avec J.-Noël. Pour assurer ensuite les « charters » quand elle sera équipée.
Dix-neuvième jour : vendredi
23 octobre
CIII
Le vent continue à souffler (60/80 km/h) avec des T° de -10° à – 15°C. La vie dehors n’est possible qu’entre 10 et 15 h. Le reste du temps on congèle sur place. Pierre et Marie se reposent. Je vais récupérer les 2 rouleaux (2 x 200 m) de cordes fixes qui ont été abandonnés entre le CII et le CIII et je remonte au camp récupérer. Vers 16 h, les Rolland arrivent et attaquent de suite sur le fait que mon sherpa n’avait pas de crampons. Gonflés ! Ils feraient mieux de « balayer devant leur porte ».Deux guides devraient déjà être au sommet en cordée alpine, ils attendent mine de rien qu’on tire le fil jusqu’au sommet. En fait, ils ont peur et ne veulent pas l’admettre. Je lui fais remarquer que même si mon sherpa n’avait pas de crampons, j’ai assuré son remplacement et je ne suis pas resté au camp de base à me reposer et à démoraliser les clients d’expé commerciale. Ils ont déjà pronostiqué que personne n’irait au sommet. Suit une bordée d’injures où je suis traité de guide sans palmarès. Que lui s’en fout de l’AMA DABLAM, qu’il n’est pas payé pour ça. Qu’il n’a plus 35 ans comme moi sic ! etc… etc…
Vingtième jour : samedi
24 octobre
CIII à SOMMET
Enormément de vent ce matin, ce qui amène la T° réelle de – 10° C à une T° subjective de – 20° à – 30° C. Nous partons malgré tout vers le sommet à 3 tout en installant les cordes fixes. Je file en tête. Pierre et Peter (guide américain qui se greffe au dernier moment, ce qui est une bonne surprise) me démêlent les cordes fixes derrière, ce qui prend le plus de temps. Nous allons lutter contre le froid toute la journée et je garde quelques séquelles de gelures superficielles aux orteils (1er degré). Les ASOLO expé sont chaudes, mais les surbottes « Cartier » n’eussent pas été superflues. Les Rolland (de mauvais augure) restent tranquilles pour l’instant, ils trouvent qu’il fait trop froid. (Les conquérants du K2 !). Je suis tout à mon plaisir et à ma concentration de gravir en solo de grandes longueurs sur des pentes en glace, puis en neige de 45° à 55°, si bien que j’en oublie parfois le froid et le vent. Sortis des séracs, nous nous trouvons dans une belle pente terminale en « neige à bouts de pied », ce sont les « ice flutes », formation spécifique de ces altitudes. La neige est de bonne qualité, ce qui permet de franchir des pentes impressionnantes. Un dernier ancrage facile sur le petit rognon rocheux qui partage l’arête de la pente terminale. Puis quelques « corps morts » qui obligent à creuser une neige homogène qui offre peu de résistance. Ils nous manquent 100 m. Peter laisse une de ses cordes ainsi que les Canadiens qui précèdent. L’Ama Dablam est enfin ficelé de pied en cape et à 17 h nous sommes au sommet. Emotion, photos bien sûr avec le nounours mascotte de Pierre. Après avoir admiré les géants de la Terre, nous entamons la descente, rapide, c’est un plaisir de se laisser glisser sur les cordes que nous avons installées. En arrivant au CIII, j’apprends que les Rolland n’ont pas supporté …le froid, ils sont redescendus ! Marie est restée à se reposer, elle ne se sentait pas bien. On se réfugie vite dans la tente pour se réchauffer les pieds exsangues.
Vingt et unième jour : dimanche
25 octobre
CIII
Alain, Michel, Eric, Claude sont au CI, j’apprends à la vacation du matin que Claude ne monte pas au CII, elle ne peux pas porter son sac. Que faire ? Aujourd’hui, j’ai besoin de récupérer. C’est Jean-Noël qui part avec 2 clients, Marie part avec eux et Gilbert copain aux Rolland qui lui n’est pas redescendu.
Gilbert est de retour vers 15 h et à 16 h, toujours pas de Marie, elle est arrivée la dernière au sommet, et je commence à me faire du souci. Enfin, elle se profile sur le dernier rappel, je vais à son secours car la dernière corde est tendue, coincée par le vent et elle ne peut pas mettre son descendeur. Fatiguée et heureuse, elle se réfugie dans sa tente.
Vingt-deuxième jour : lundi
26 octobre
CIII_à_CII_à_CIII
Départ vers 9 h 30 du CIII en direction du CII avec Gilbert et Marie. Je
récupère Eric, Alain et Michel juste au-dessus du CII et nous gravissons les
superbes passages de la Tour Jaune, glace à 45° - 50° (photos). Pour la 1ère
fois depuis 5 jours, le vent et le froid ne font plus ressentir leur morsure et
nous arrivons enchantés au CIII à 3 h de l’après-midi. Malheureusement, à
la vacation de 18 h, une terrible nouvelle vient briser notre joie :
Karin, cliente de J-No s’est tuée entre le CI et le CII. Délicats échanges
radio. Cathy insiste déjà pour que Michel redescende. J-No décide avec ses 2
Italiens de continuer malgré tout l’ascension. Il me soulage en m’apprenant que
Marie est passée au CI très tard avec un sherpa. Nous déciderons demain de ce
que nous faisons…
Vingt-troisième jour : mardi
27 octobre
CIII_à_SOMMET
Vers 9 h du matin, je consulte les troupes : Michel et Alain ne veulent pas aller au sommet ; ils ont tort, ils n’ont jamais été aussi près et les conditions sont excellentes. Pas de vent, pas de froid et ça ne ressuscitera pas Karin de redescendre. Je pars seul avec Eric vers 10 h pour une journée fabuleuse. Photos à gogo. Nous sommes au sommet à 13 h, nous y restons ½ h tellement il fait bon. Descente à 13 h 30, CIII à 14 h 30. Nous replions nos affaires, départ à 15 h en direction du CII que nous rejoignons au coucher du soleil sur une mer de nuages, 17 h 30. Nous y retrouvons Michel et Alain et organisons notre vie dans les tentes, extinction des feux à 19 h.
Vingt-quatrième jour : mercredi
28 octobre
CII_à_CB
Réveil à 6 h, le soleil donne déjà, il fait plus chaud qu’au CIII. Descente sur le CI, au passage nous apercevons le corps de Karin – ambiance ! -. Puis au CI casse-croûte, photos de choucas qui terminent les restes de la bouffe. Descente vers le camp de base. Je suis accueilli froidement par Claude. Soirée un peu froide, je ne comprends pas ce qui m’est reproché ?
Vingt-cinquième jour : jeudi
29 octobre
CB
Je décide de faire un bilan au petit-déjeuner. Claude refuse de discuter publiquement. Si je comprends bien, elle se plaint que je ne sois pas allé la chercher au CI. Madame fait des expés et ne peut pas porter son sac du CI au CII, alors que je m’étais bien assuré que tout le monde savait aller au CII. Ce n’est pas grave, tout le monde est conscient que j’ai fait le maximum pour qu’ils réussissent tous et que si certains n’ont pas réussi, c’est que c’est venu d’eux.
Vingt-sixième jour : vendredi
30 octobre
CB
Le groupe part en trekking sur CHHUKHUNG en lodge à DINGPOCHE.
Pour moi, inventaire et rangement au CB.
Soirée chaleureuse avec J-No et toute son équipe + Toulousains.
Inventaire OK (voir fiche), manque juste 1 réchaud resté dans la tente des Rolland.
Vingt-septième jour : samedi
31 octobre
CB_à_DINGPOCHE
L’inventaire étant terminé, je décide de rejoindre le groupe à DINGPOCHE. J’emprunte le sentier rive gauche depuis le camp de base. Il n’est pas à conseiller bien que sauvage et agréable. Il est souvent mal marqué et oblige à aller chercher un pont très loin en amont de DINGPOCHE.
Nuit au SUNAM FRIENDSCHIP LODGE où 4 personnes du groupe sont installées, les autres étant restées à PANGBOCHE. Découverte de l’ambiance lodge. Claude est toujours aussi agressante.
Vingt-huitième jour : dimanche
1er novembre
DINGPOCHE_à_THYANGBOCHE
Je pars seul
vers THYANGBOCHE (ils ne sont pas encore levés) dans l’espoir de faire de la
photo avant que les nuages de l’après-midi ne se lèvent. Superbe itinéraire qui
mène après franchissement de la rivière dans une forêt tranquille et
paradisiaque. Il ne fait pas trop froid, l’endroit est apaisant.
Vingt-neuvième jour : lundi
2 novembre
THYANGBOCHE_à_NAMCHE
Je décide de prendre le chemin des écoliers en passant par PORTCHE, ce que je ne regrette pas, c’est un village agricole charmant bien au sud. Les gens sont dans les champs à récolter les pommes de terre. Sentier balcon superbe, je complète la collection de photos.
On retrouve tout le monde à NAMCHE. Cathy est toujours malade, elle tousse.
Depuis 2-3 jours, ils mangent et dorment
dans les lodges. Ils recherchent les meilleures tables et les meilleurs
hébergements « Gault et Millau » des lodges. N’y aurait-il pas une
possibilité de plus Allibert dans un programme plus à la carte avec lodges sur
ce genre d’itinéraires ?
Nouveau créneau de clientèle.. ?
Bonne adresse à NAMCHE !
SHERPA KHANRA LODGE HOTEL
Trentième jour : mardi 3
novembre
NAMCHE_à_LUKLA
Pas grand-chose à dire, étape en « montagnes russes » un peu longue, demain nous prenons l’avion si tout va bien.
Remarque
L’endroit où
l’on campe à NAMCHE est particulièrement
terreux, il faudrait pouvoir intervenir au niveau de l’agence locale pour
éviter ce genre d’endroit ou aller en lodge.
Trente et unième jour : mercredi
4 novembre
VOL LUKLA_à_KATHMANDU
Attention tous les bagages ne peuvent généralement pas partir sur un seul vol
à il faut faire trier aux clients ce
qui leur est utile immédiatement à l’hôtel. Le reste arrive plus tard.
Trente-deuxième jour : jeudi
5 novembre
KATHMANDU
Descente dans l’administration népalaise « Ministry of Tourism » : intéressant. Par une drôle de façon, Jean-Jacques Rolland devient le leader de l’expé (histoire d’autorisation demandée par 2 agences Sherpa Society et Tamserku).
A retenir pour les suivants : Dans le KHUMBU, les ordures sont cautionnées pour reprendre les 2000 $ il faut veiller à ce que le sirdar récupère environ 20 kg d’ordures. |
Trente-troisième jour : vendredi
6 novembre
KATHMANDU
Un petit tour (trop court) à PASCHUPATINATH, puis une plongée dans l’administration népalaise encore ! Après les attentes et les palabres habituels, tout finit par se régler. Vers 13h nous touchons les 2000 $ de caution à la banque centrale du Népal.
Bonne nouvelle :
mes bagages restés à LUKLA sont arrivés à l’agence TAMSERKU. Tout arrive, mais
tout prend du temps.
Trente-quatrième jour : samedi
7 novembre
KATHMANDU_à_PARIS
Tendy vient nous chercher à l’hôtel, pas de problème à l’aéroport si ce n’est le SURPOIDS. A l’aller, nous avons eu droit à 22 kg + 8 = 30 kg, au retour à 20 kg seulement. Cela pose problème pour les expéditions. Tendy fait jouer ses appuis pour que la taxe ne soit pas trop importante, 300 $ seulement !... Il faut trouver un moyen de résoudre cette question.
BILAN …. REMARQUES… SUGGESTIONS…. IDEES…
PHARMACIE |
Il est temps de repenser de nouveau le contenu de la pharmacie collective. Certains produits sont peut-être en trop, alors que d’autres peuvent manquer.
Est-il nécessaire de continuer à prendre du Lasilix très contesté par les spécialistes et qui de plus s’injecte ? Adalate + Diamox + Caisson me paraissent suffisants en ce qui concerne le MAM.
Mon expérience de l’altitude, confrontée à celle des autres membres des expéditions, m’enseigne que le plus utilisé en altitude contre le MAM sous sa forme légère (céphalées) est l’ASPEGIC 1000. Pris dans la nuit au moment des maux de tête, il permet de se rendormir et de récupérer. Il serait souhaitable de remplacer l’ASPIRINE 90 RHONE par des ASPEGIC 500 et 1000 plus facilement assimilables et plus efficaces.
Il a manqué également une crème antiseptique (antibiotique) du style OREOMICINE pour soigner les plaies cutanées infectées efficacement. Ainsi qu’une crème pour soigner les crevasses aux mains qui s’abîment sur le rocher et la glace avec le froid et la sécheresse.
HOMEOPLASMINE ou BOROSTYROL
L’EOSINE en petites dosettes est intéressante dans les plaies cutanées à assécher (ampoules, etc.).
NOURRITURE |
Les rations journalières qui nous ont été données ne sont pas adaptées. Il s’agit de poudres cuisinées qu’on ne consomme pas volontiers en altitude. Par contre, il faut concevoir la notion de rations journalières et les préparer nous-mêmes avec les produits de base qui nous reviendraient moins chers et seraient meilleures. Il y a eu pas mal de gaspillage qui pourrait être diminué avec des dosages individuels et journaliers. Il suffirait de mettre au point 3 ou 4 listes types subtilement dosées et ça serait bon. On consomme toujours à peu près la même chose en altitude. On a beaucoup de sucré et on a souvent besoin de salé (féculents, céréales, viande séchée, fromages).
Exemple : PD 2 thés 2 cafés (rations individuelles)
1 sachet de lait, miel ou confiture (RI)
4 suédois 1 sachet de muesli (RI)
2 gros biscuits gerblé
RM 80 g fromage 2 tranches de jambon cru
4 suédois 2 barres de céréales 1 barre de chocolat 2 biscuits
RS 2 soupes minute 1 sachet de purée
80 g de fromage (ou 2 tranche de viande des Grisons) 2 biscuits
J’ai découvert de la semoule précuite (croix de savoie) qui fait merveille 5 min dans de l’eau qui a bouilli et c’est prêt, si la même chose existe en pâte ou en riz ce serait bien. Il faut être à l’affût de ce genre de produit. Il faudrait pouvoir empaqueter sous plastique à l’épicerie et dans toutes les quantités. Les lyophilisés cuisinés sont chers et peu consommés.
MATERIEL ORGANISATION PHILOSOPHIE D’EXPE |
Premièrement, cela semble tout à fait viable d’organiser ce type d’expédition très technique, même en expé commerciale. Trois sont allés au sommet, virtuellement 5, ce qui fait 100 % de ceux qui sont allés au CIII.
Si elle est difficile, une montagne est couverte de cordes fixes, ce qui la rend accessible à bon nombre « d’alpinistes moyens ». Ce qui ne les empêche pas au préalable de s’être formé sérieusement dans les Alpes, afin d’être efficace même en second.
Une montagne comme l’AMA DABLAM est plus variée, intéressante et à la limite moins dangereuse que certains grands sommets en neige de l’Himalaya.
MATERIEL D’EQUIPEMENT |
En ce qui concerne les tentes, nous n’avons utilisé en altitude que les tentes de J.-N. Roche, WINDY SPACE de NORTH FACE ; excellente tente d’altitude dans son rapport poids-volume-habitabilité et ODYSSEE 400 de WANGO qui font bien l’affaire également (sauf l’avancée du double toit qui ne sert à rien en altitude), bonne longévité et luminosité. Je crois que nous en possédons, les Hell Sport me paraissaient très bien avant que je ne connaisse autre chose. Aujourd’hui, elles me paraissent avoir un rapport surface au sol – surface habitable peu intéressant et solidité / prix également. Les petites Hell Sport par contre sont intéressantes. Il existe également des petites NORTH FACE qui sont très bien.
Matériel individuel et équipement de la montagne, se référer à la fiche technique corrigée.
Guide : Daniel PETRAUD