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Dernier jour de treck de Namche Bazar à Luckla
J29 Jeudi 3 novembre
Lukla
La glauque Lukla s'est peuplé de théories de touristes en mal d'avion. Le brouillard s'installe durablement et l'espoir s'amenuise, chacun cherche la sortie, la tension monte…
Suite du carnet
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Toujours plus fou, toujours plus inattendu ou le charme de l'imprévu.
Après une journée complète à tuer le temps entre la triste Lukla et les couvertures chauffantes des lits du lodge de Sonam, le jour se lève une fois de plus sur un épais brouillard et un léger crachin. La piste restera vide encore aujourd'hui.
Tournant tels des lions en cage, la masse des touristes ronge son os. Il se développe comme une tumeur, un virus, qui prospère sourdement. Chacun y allant de sa rumeur plus ou moins fantaisiste, plus ou moins vérifiée. Malgré le froid humide qui pèse sur nos épaules, le chaudron de Lukla frise l'ébullition.
Hélicoptère pas hélicoptère ? Descendre à Surke (sur ke tu n'auras pas mon hélico. Na !). On sort les dollars, cela sent l'émeute, la corruption et le mouvement de foule incontrôlé.
Heureusement, nos guide, de Thamserku avec l'aide de la police contiennent la pression en appliquant quelque règle obscure de préséance, qui finit par nous octroyer un régime de faveur. Voyons cela : au moment de commander les cafés après notre énième fried-rice (devenu l'incontournable de la "gastronomie" népalaise), Gurkul, notre cook, finit par nous trouver, après avoir arpenté tous les restaurants de la ville. Karma, joint au téléphone, qui se trouve à Surke 300m plus bas et préside aux arrivées et départ d'hélicoptères, donne le feu vert pour tenter notre chance.
Nous rangeons nos affaires à la hâte et dévalons le sentier glissant jusqu'à Surke.
Le ballet des hélicos nous accueille sur un champ de patates donnant sur le vide. Des cohortes de touristes attendent leur tour sans comprendre quelles règles président à la priorité. Chaque hélicoptère ne prend que 5 personnes avec bagages.
Karma et la police semblent fixer la loi, nécessaire, car l'émeute guette.
Les hélicoptères ont du être commandés par Sonam qui ne nous demande aucune rallonge financière. Avantage de la puissante Thamserku.
Nous finissons par être pris en charge, mes 4 clients directement sur Katmandu et moi, bon prince, je cède ma place à un client Allibert, qui a son vol le soir même, et je prends l'hélico suivant qui vole jusqu'à Ramechap, un trou paumé dans la plaine.
Après un vol spectaculaire, de crête en crête, sans visibilité et passant parfois à quelques mètres nous voici sur la piste herbeuse d'un aérodrome perdu. Un vol devait nous attendre, mais de vol point. Au milieu du brouhaha et des protestations d'un groupe en rade depuis 5 jours dans ce bled (ils commencent leur trek eux !) apparaît la possibilité d'un taxi 4x4 pick-up immédiat pour Katmandu. On saisit l'occasion au bond, même s'il y a 6h de route et si nous sommes 7 entassés dans la cabine sur 2 banquettes.
Interminable route en effet, très montagneuse, défoncée, heureusement bon chauffeur mais à fond dans les descentes -je me suis surpris à prier que ses freins soient en meilleur état que son embrayage.
J'ai subi, dans un état semi-comateux et courbaturé, une seule fesse sur le siège et les coudes sur les sièges avant, ces 6 h d'épreuve qui se sont enfin conclues et après 2 crevaisons à minuit au Y&Y... Ouf !
J31 Samedi 5 octobre 2011
On arrive enfin à se retrouver avec mes 4 mousquetaires pour un déjeuner "carnivore" rituel en retour d'expédition à "l'Everest Steak House". Certains arrivent même à consommer 500 g de belle viande rouge... Tout naturel après un mois d'abstinence ! Voilà, la boucle se referme et tout le monde se dit : "déjà ! " le changement d'habitudes est tel que le temps lui même change de dimension. Juste le regret d'avoir été empêché de donner totalement a des postulants motivés le bain de nature et d'effort qu'ils attendaient. Ainsi vont les montagnes….
Après 30 jours de riz, les carnivores se reveillent