Cliquer sur les photos pour les agrandir
Et maintenant, que faire ?
A l'arrivée en Espagne, nous sommes rincés, épuisés, d'une bonne fatigue comme en montagne le vécu de mes longues, très longues, courses.
Dans ma tête j'abandonne le projet, j'arête là, je le transforme en tour de la Méditerranée puis, le soir même, la fatigue envolée et après réflexion, je décide de l'ajourner pour septembre prochain, plus tôt en saison, ce qui m'est confirmé par mon mentor, Hubert, l'homme qui a passé sa vie sur des voiliers et traversé tous les océans.
Même Yvon, au téléphone, regrette de n'avoir pas continué, ce qui sur le moment paraissait inconcevable, car toute la fin de la nuit, il me demandait combien de temps il nous restait à naviguer.
C'est toujours pareil, le mal passé, on a tendance à oublier les souffrances, le cerveau est bien fait...
Ce qui m'a coincé si longtemps, c'est l'attente de ce désalinisateur qui finalement, au cours des essais c'est avéré peu utile et dont j'ai perdu une pièce ce qui fait qu'il est inutilisable, dommage !...
Roses et ses collines, Catalogne, piémont pyrenéen donne envie d'aller se dégourdir les jambes alourdies par le bateau.
Le message, ci-dessous, sur facebook, provoque d'agréables réactions de sympathie
Merci tous les amis et proches, pour votre bienveillance, pour votre soutien, vos messages de sympathie, vos encouragements.
Voila ; Je vais revoir mes ambitions à la baisse : trop tard en saison, pas suffisamment "amariné" expérience à étoffer.
Ce n-ième essai (on ne se moque pas )😉 m’a beaucoup apporté, pour faire un marin comme pour faire un montagnard il faut des tas d’expériences, des années de pratique, là ou chaque petit détail peut prendre une importance capitale, vitale.
Encore merci, prenez soin de vous, la vie est belle.
Oui, ambitions à la baisse : de la transat au tour du golfe du Lion.
Golfe du Lion : le retour
Et me voila, me voici, seul avec mon bateau, goûtant le repos, à tel point que les 3 nuits passent sans que je m’en rende compte et sans que je ne visite Roses, bien déserte en cette saison.
Je me laisse seulement aller aux petits travaux d’entretien et à la contemplation de la chaine pyrénéenne inondée de soleil.
Les vents ne sont pas favorables à un retour direct, j’envisage donc ce retour en solitaire cabotant le long de la côte. Ce que je vais faire en cinq jours du 4 au 8 décembre : Rose, Banyuls, Port la Nouvelle, Sète, Saintes- Maries- de- la- Mer, Port-Saint-Louis-du-Rhône. De 35 à 40 miles par jour à toutes les allures et au moteur, au soleil et sous les nuages, un ensemble très formateur pour mener sa barque et apprendre de la mer et de son voilier.
Retour seul, en 5 jours, en "cabotan" le long de la côte
Vue de la mer, la jolie anse de Cadaques, patrie du grand Dali
Cerbère, un port impossible pour Cocagne; il n'accepte pas les voiliers en hiver, je fais 1/2 tour pour le prochain port : Banyuls, acceuil très agréable
A Port la Nouvelle, Port industriel, le soleil se couche sur l'énorme chantier de protection par digues
Les vidéos peuvent mettre un peu de temps à charger, insister ;-) on peux les visionner plein ecran
A Sète, hommage à mon tonton Georges chéri en "air guitar"
De Sète aux Saintes Maries de la Mer au "près" 4/5 beaufort 8h30 37 miles 2 ris + petit foc, approche finale du port au moteur avec 25 noeuds de vent dans le nez, de quoi tester le moteur qui s'est montré à la hauteur.
L'embouchure du Rhône vue de la mer n'a pas fiere allure, elle est dangereuse avec ses mouvements de bancs de sable qui provoque des hauts fonds imprévisisbles. Dans l'allignement on aperçois L'ancienne rizerie et les silos qui bordent le canal Saint Louis
Depuis les Saintes-Maries-de-la-Mer et sous un ciel gris, sans visibilité, je suis passé devant l'embouchure du Rhône, respectant scrupuleusement les "cardinales", avec un vent leger et une mer "plate" : plus agréable que cela en avait l'air
Que retenir de cette nouvelle expérience ?
Elle était nécessaire mais pas encore suffisante pour oser à chaque fois un peu plus.
Nous aurions du continuer après un repos à Roses, mais Yvon, quoiqu’il en ait dit après, était en mode fuite, et je n’était guère mieux, ce qui n’était pas fait pour m’entrainer plus avant.
Les conditions de froid ont été surprenantes d’où la nécessité de démarrer plus tôt et descendre plus bas au sud.
On découvre toujours des faiblesses sur un vieux bateau et mon perfectionnisme superflu à vouloir ce déssalinisateur m’a retardé.
Il faut encore pratiquer seul et faire tomber le tabou de la crainte de cet univers impressionnant : gérer le vent, le froid, la fatigue, la solitude.
Mais voila le but est atteint, mieux se connaitre pour mieux se détacher de soi et aller vers les autres, comme en montagne, la confrontation avec soi et avec la nature, qui ouvre le cœur et l’âme et rend plus disponible aux autres.