J15 Vendredi 18.04.08
Dzongla(4850m) Gorashep(5130m)
A 4850m T° sous la tente : -6°C
Quelques marcheurs de mon groupe ont trouvé la parade, ils demandent des couvertures aux lodges, parfois prêtées, parfois louées 150 roupies 1,5€. Business is business ! Quant à moi, je m'éclaire et me chauffe à la bougie soir et matin. Belle étape avec des points de vue exceptionnels, lunch à Lobuche, devenu boueux et sale dans un lodge assez "ruée vers l'or" la tôle ondulée y règne en maître et les lodges ont poussé comme des champignons, comme un peu partout dans cette zone de "l'Everest business". Dans l'après-midi Anne Garance a ressenti une douleur au genou gauche, espérons sans gravité. La tente mess n'aura été utilisée qu'une fois dans ce trek où nous dînons systématiquement en lodge même si nous continuons à dormir sous la tente. Cela crée une ambiance chaleureuse, autour du poêle à bouse, émaillée de rencontres cosmopolites. Les locaux y côtoient les Européens, des vitrines y affichent toute sorte de produits en vente tandis que l'on s'active en cuisine pour servir des montagnes de riz aux porteurs affamés. C'est le dernier dîner préparé par notre cook et il a sorti le grand jeu. Amuse-gueule de toutes sortes précèdent un repas copieux couronné par un superbe gâteau à la crème !
Pression : 566mb
M : 600m - 200m/hm
D : 250m - 290m/h
Tps : 7h
Pls : 52-100-138 6h30 infèrieur à 125
Gorak Shep, Kalapatar et Pumori
Vue classique du Kalapatar sur l'Everest
J16 Samedi 19.04.08
La butte en terre la plus fréquentée …
Gorashep(5100) Kalapatar(5550m) Gorashep
T° sous la tente : -8°C Pression : 543mb
Tous les matins 1/2h avant qu'on apporte le thé, je me rends en cuisine pour mon café au lait. Ce sont de froides cabanes en pierres au sol de terre battue ouvertes à tous les vents, l'air est froid, mais le climat est chaleureux. Ils sont tous là, serrés les uns contre les autres, recherchant la chaleur pour ceux qui dorment encore, les autres s'affairent au milieu d'un désordre incroyable où chaque chose est à sa place. Montée progressive au Kalapatar d'où l'on a une vue sur le véritable village de tentes qu'est le CB et sur la non moins impressionnante cascade de glace où l'on voit aux jumelles des cordées évoluer dans un labyrinthe inimaginable. Pression atmosphérique au sommet du Kalapatar à 5550m : 513mb, 500 de moins qu'au niveau de la mer !
M / D :400m
J17 Dimanche 20.04.08
On se retrouve... seuls.
Gorashep (5100m) CB(5300m)
T° plus clémente : +8° Pouls de repos : 56
Première nuit en lodge, les tentes ont été portées au CB.
M : 278m - 240m/h
D : 83m - 300m/h
Tps : 2h10
Pls : 82/119/142
Notre tente mess au camp de base... De vrais coqs en pâte
J18 Lundi 21.04.08
Ne jamais plaisanter avec les militaires, ils ne connaissent qu’un degré, le premier.
CB (5350m)
T° : -9° Pression : 531mb Saturation : 95/99
Aujourd'hui, repos et préparation du matériel. La première cuisine construite par les pionniers du camp est envahie par les eaux. Notre équipe va refaire un terrassement à cet endroit pour remonter le niveau et y placer la tente mess plus proche ainsi de la nouvelle cuisine. Vérification et mise au point du matériel : crampons, baudriers, longes, chargement, réglage et distribution des radios. Attention ! il ne faut pas plaisanter avec l'armée népalaise : un utilisateur de tél satellite et des Américains pas très malins exhibant une banderole "Free Tibet fuck chineses" se sont fait renvoyer dans leurs foyers. Anne Garance pas très bien aujourd'hui passe son temps dans la tente. Il faut bien dire que les agressions à la fois du froid, de l'altitude et les changements alimentaires (mon cher Watson) sont difficiles à encaisser pour l'organisme quand, à cela, s'ajoute la solitude, le moral fait des hauts et des bas... Pendant ce temps, je fais une petite reconnaissance jusqu'au départ de l'icefall. Toujours impressionné par la forêt de tentes et de drapeaux à prières jusqu'à l'infini, au milieu d'un dédale de rochers, de glace de lacs gelés et ces montagnes démesurées qui nous entourent éclairées par les soleils du matin et du soir, écrasées de lumière la journée, tout cela contribue à créer un climat surnaturel et on se demande parfois ce que l'on vit. Etre empêché de communiquer sur l'extérieur pendant 20 jours accentue encore cette sensation d'isolement au milieu de la foule. Anne Garance très mal au dîner finit par tout vomir et se sent mieux après.
M : 118m - 270m/h
D : 189m - 240m/h
Tps : 2h10
Pouls : 82/119/142
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