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Samedi 23 mai
Tal (1730m) Nadi (900m)
Depuis le milieu de la nuit, la pluie tombe, régulière et obstinée et s’arrête dès que nous commençons la marche. Longue étape sans grand intérêt qui emprunte en grande partie la route en construction dont je ne saisis toujours pas la nécessité économique... Y aurait-il du pétrole à Manang, de l'or ou de l'uranium, le président a-t-il des copains à Manang, les maoïstes sont ils issus du coin ? Je le saurai sûrement un jour, en tout cas l'importance des travaux laisse rêveur.
M : 570m
La belle Auréole !
Dimanche 24 mai
Nadi (900m) Besi Saar (950m)
Emportés par la foule
Après une heure de marche, on s'entasse avec les autochtones dans un transport en commun bondé et sur une piste défoncée jusqu'à Besi Saar où règne une chaleur de plomb. Ce sera ça la véritable épreuve de la journée pour ne pas dire du voyage... Besi Saar est une petite bourgade pleine de vie, constituée d'une rue principale bordée d'innombrables boutiques. A l'heure de la bière, nous observons tous ces Népalais de tous les âges qui profitent de la fraîcheur du soir pour vaquer à toutes sortes d'occupations entre les tracteurs et les camions qui les évitent à grand renfort de klaxon.
M : 35m
Cumul des dénivelés sur tout le trekking :
M : 10576 mDans le bus, collégiennes en uniforme
Lundi 25 mai
Besi Saar (950m) Katmandou (1350m)
La Dolce Vita
Ces retours en bus provoquent toujours beaucoup de somnolence et un peu de vague à l'âme d'autant plus quand ils s'effectuent sous la pluie. Les rituels embouteillages de cette route me permettent de terminer le polar de Pierre Magnan "le secret des Andrones" offert par Lionel Condemine, pas mal du tout, un auteur à suivre. Par la grâce d'Alain et un peu saturé des saveurs locales, nous retrouvons les goûts chéris de chez nous en commençant par une demi-bouteille de Côtes du Rhône et finissant par un dîner au restaurant italien la Dolce Vita à Thamel, dans la rue de Pilgrim Book House.
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Mardi 26 mai
Katmandou
Avant goût de mousson
J'ai marché dans ktm fraîche et luisante de pluie. Beaucoup de belles femmes et joliment habillées, fortes femmes aussi signes d'une évolution du niveau de vie de ces dernières années. J'ai rendu visite à Aschok mon prestataire de l'Everest pour obtenir le certificat d'ascension. Il n'avait pas pu le faire faire histoire de fonctionnaires du ministère. A noter il se trouve juste à coté du bureau d'Aschok un magasin de musique qui vend des "madlle", le vrai tambour népalais pour 650 rpies ; en acheter un avant le prochain voyage à laisser en dépôt à ktm. Ça plus la guitare et le tchang c'est bon pour le moral des porteurs. Nous sommes invités pour déjeuner dans l'appartement de Tenzing où il vit avec sa soeur et toute une partie de la famille. Appartement neuf et propre comme il en existe dans certains quartiers de Katmandou. La réussite et la célébrité de Zangbu - qui sera certainement le premier Népalais à gravir les quatorze 8000 - se répercutent sur tout le clan. Son frère est aux US avec sa femme, ils y travaillent dans le tourisme. Les sherpas sont bien placés sur le filon touristique. Au menu, dal bath maison et télévision qui se généralise partout ainsi que le téléphone portable. Le soir, Alain fidèle à sa générosité, invite tout le monde à la "Dolce Vita" pour les remercier et leur faire découvrir les saveurs italiennes. Ils apprécieront surtout la pizza...
Mercredi 27 mai
Katmandou
Chaud (et surtout froid) pour les Marsigny
Ce matin je me rends au camp de base (immeuble de Thamserku) pour y laisser mon dépôt de matériel et rencontrer Sonam. Celui-ci, surpris et heureux de me rencontrer, nous passons un moment dans son bureau à parler du passé - je lui fournis tout mon dossier Ama Dablam à faire traduire - et de projets d'avenir, il a l'air de tenir à l'Everest en 2010. Pendant le déjeuner avec Alain au jardin du Pilgrim Book House, Martine et François Marsigny arrivent et nous racontent leur épopée sur le versant nord de l'Everest : Martine a soudainement perdu la vue au départ du dernier camp entre les deux ressauts à 8300m... Pas commode pour redescendre, guidée par François, heureusement la montagne est recouverte de cordes fixes et ils avaient de l'oxygène en secours. Sans oxygène, 2 candidats sur 3 y ont laissé la peau, ce qui confirme ce que nous savions : l'Everest est une montagne dangereuse et le non recours à l'oxygène multiplie terriblement les risques de ne pas redescendre. Après-midi au ministère du tourisme, après-midi foutue (proverbe de grimpeur) et pourtant il faut y passer pour le "debriefing" obligatoire. J'en profite pour réclamer le certificat d'ascension de l'Everest et j'arrive enfin à l'obtenir après 3h d'aller et venue dans différents bureaux, de recherche dans des piles de dossiers, d'attente de signatures au milieu de fonctionnaires dont l'efficacité est inversement proportionnelle à l'importance qu'ils se donnent. Troisième dîner à la "Dolce Vita" invités par Serap Jangbu et en présence de Galzen le sirdar pour "débriefer" le voyage. Alain, en ami, lui fait part des erreurs à ne pas commettre la prochaine fois. Il vient de terminer les 8000 népalais avec le Makalu, il lui en reste 3 au Pakistan et il repart dans 6 jours pour les enchaîner. 1/ Ils ont des femmes sur mesure qui restent au foyer pour les enfants. 2/ pour s'occuper à la fois d'une agence et être présent sur le terrain dans une activité des plus aventureuses, il faut être entouré d'hommes de confiance, solides et motivés. Au passage il nous fait le récit de sa traversée de l'Everest, il doit - comme nous tous - à la chance d'être encore en vie. Je ne peux que lui souhaiter d'aller jusqu'au bout de son entreprise, sans trébucher comme tant d'autres et pas des moindres, tout près du but et ensuite de s'installer tranquillement à son bureau pour faire tourner son business.