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Le Saribung est un sommet de 6330m à la frontière du Tibet, du Mustang et Du Népal. Il est très sauvage , nous n'y avons rencontré aucun groupe. Nous n'avions aucune carte valable et nos guides locaux ne le connaissaient pas, nous l'avons cherché.
Les temps de marche sont donnés arrêt déjeuner décompté (2h/2h30). Tous les matins à 5h30 est relevée la T° sous la tente, la pression atmosphérique, et le pouls au repos. Sauf exception le thé nous est apporté à la tente à 6h et le départ se situe á 7h45/8h.
Jeudi 30 avril
Encore une surprise de printemps en cet an de grâce 2009. Souhaitons qu'il le soit. 2008 m'ayant fait connaître le meilleur pour s'achever par le plus beau KO de ma carrière. (voir carnets de route précédents) Heureusement un hiver en courbes de rêve (pas celles que vous croyez coquins !) entouré de chalands fort aimables a tout juste réussi à me remettre d'aplomb. J'avais perdu le goût, si bien que quand Alain Nikles m'a téléphoné, je lui ai demandé s'il avait vraiment besoin d'un guide.
Il y tenait... Et me voilà dans l'avion Genève-Munich en partance pour Katmandou.
Micheline m'a accompagné, nous avions 2 heures d'avance et elle a pu rêver derrière les vitres du restaurant, regardant atterrir et décoller les avions comme dans la chanson de Gilbert Becaud.
Le temps d'un sandwich aussi mauvais que coûteux et j'entre enfin dans la poésie du voyage. Cette espèce de drogue qui vous fait croire à toutes ces portes qui s'ouvrent soudain sur tous les possibles et vous jette instantanément hors de la routine.
L'inconnu, l'inattendu, n'est ce pas ce que l'on recherche quand on voyage ?
Cette fois-ci cela ne s'est pas fait attendre. C'est arrivé très vite, au delà de mes espérances, à Munich déjà, une heure après mon départ...
A l'enregistrement de Genève l'employée de l'aéroport, je ne sais pour quelle raison obscure, n'a pas été en mesure de me fournir les cartes d'embarquement de mes vols suivants. Lui faisant remarquer que mon transit n'était que de 20mn, elle m'explique que je dois pouvoir me rendre directement à la salle d'embarquement. Arrivé à Munich, ils ne l'entendent pas de cette oreille et m'envoient vers un comptoir désert où officie un dernier employé avant la fermeture. Il pianote sur un premier ordinateur qui refuse de lui fournir ses données, passe à celui d'a côté... Le temps aussi passe.
Il finit par réussir à m'imprimer mes deux cartes d'embarquement faisant subir au clavier les derniers outrages.
Et je fonce, ventre à terre, dans cet aéroport désert, les yeux rivés sur une succession de panneaux, me répétant fébrilement H18, H18... Cul de sac, stress, une main sort d'un mur de guichets vitrés : par ici ! Passage de la douane au trot et sprint dans des couloirs interminables et déserts. Un jeune homme vient à ma rencontre : "dont worry ! You have time" content de l'apprendre, j'ai l'impression que je vais me faire remarquer et rejouer « maman J'ai encore raté l'avion ».
Je suis en effet le dernier à embarquer. Arrivé à mon siège tout en sueur, je me rends compte que je n'ai plus mon billet. Petite inquiétude, il est resté sur le guichet ! J'en fais part à une hôtesse qui me rassure : il s'agit d'un billet électronique et le passeport suffit. Joignant le geste à la parole elle me fait imprimer une liste de mes vols au comptoir d'embarquement.
Les aventures aéroportuaires sont peu glorieuses, mais donnent parfois du fil à retordre.
Rickshow dans Katmandou
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vendredi 1 mai
Exigeante maîtresse
Arrivé à KTM après les longues et habituelles formalités de visa, Alain qui m'attendait à la sortie de l'aéroport, maigre après un mois de régime népalais, le short menaçant de tomber sur les talons faute de ceinture, me décore du rituel collier de fleurs de bienvenue. Les voyages se suivent et ne se ressemblent pas...
Ayant rejoint notre hôtel au nord de Thamel, nous fêtons nos retrouvailles autour d'un thé, remontant le fil des souvenirs. Il me fait en cette occasion un récit détaillé de la mésaventure qui emporta Tom son cousin avec tout ce qu'implique dans l'entourage une passion aussi exigeante que la montagne. J'imagine ce qu'il a pu ressentir lorsqu'ils se sont retrouvés tous les quatre blessés après leur chute au pied de cette pente loin de tout secours et ce qui a suivi jusqu'à son admission à l'hôpital en Suisse. Je me sens sur la même longueur d'onde, lui comme moi connaissant les ivresses et les douleurs de notre exigeante maîtresse, nous continuons à la fréquenter par delà nos cicatrices. Comprend qui peut.
Samedi 2 mai
Pour récupérer mon matériel laissé à l'agence Thamserku, je prends le premier rikshow qui se présente à la sortie de l'hôtel. Il me conduit immédiatement au sommet de la seule rue à 15% de pente de katmandou. Les deux freins n'y suffisant plus, mon chauffeur appuie sur le pneu avant avec son pied chaussé d'une tong. Pourvu qu'elle tienne ! (la tong). Les deux mains sur les freins, le pied sur le pneu et la troisième main sur le klaxon nous nous faufilons ainsi au milieu des autos, des motos, des vélos et des piétons qui encombrent la rue en tous sens. C'est chaud le rikschow !
Un peu plus loin c'est mon moteur qui a chaud au cours d'une interminable côte mon pilote s'essouffle et je saute en marche pour courir à coté de l'engin provoquant l'hilarité du chauffeur chauffé.
En arrivant au camp de base (immeuble de Thamserku) les lieux sont déserts, c'est samedi jour de congé. Seul les deux plantons de service m'accueillent, quand tout à coup et bondissant de je ne sais où 3 chiens en furie, toutes dents dehors, entreprennent de me tailler en pièce. Je tente de leur faire face prêt à leur décocher un coup de pied, mais ils tournent à toute allure dans l'intention de me prendre à revers pour enfoncer leurs crocs dans mes mollets. En résulte une chorégraphie étrange entre 3 chiens décidés à mordre et trois hommes marchant à reculons et tentant de les calmer. Apres 3mn de ce ballet inattendu, les vigiles parviennent à les neutraliser et je peux entrer sans dommage dans les bureaux déserts.
La chance ne m'ayant pas abandonné, j'arrive à tomber sur la bonne personne qui passe le bon coup de fil et je récupère mon précieux dépôt.