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Vendredi 8 mai
Darapani(1860m) Koto (2600m)
Nous avons dormi comme des bébés dans un lodge, le « New Tibet Guest House » à la sortie du village. Confortable, meublé avec goût par une "tenancière" elle-même habillée avec goût et originalité, la T° dans le lodge est de 16°.
Dès le départ, voulant écouter de la musique en marchant, je découvre que j'ai égaré mon "MP3" sûrement à Tal quand j'ai défait mon sac à la pause du lunch, nous verrons au retour, avec un peu de chance... Courte marche jusqu'à Danakye pour la pause lunch à 10h30, la végétation change d'un seul coup à 2000 m et comme a dit Alain très joliment les arbres disparaissent pour laisser place aux pins. Nous repartons vers midi par une montée raide jusqu'à la route et presque arrivées à Koto à 13h25 je découvre en ouvrant mon sac que j'ai laissé mon Palm en charge avec le panneau solaire sur la table du lodge pendant le lunch. Décidément ce n’est pas mon jour ! Pas le choix, je laisse mon sac à Alain qui le portera jusqu'à Koto et je fais demi-tour au pas de course pour retrouver le précieux matériel. En nage après 35mn de course sur sentier, le matériel était encore là, le propriétaire du lodge l'avait rentré. Je récupère le tout et repars jusqu'à Koto que j'atteins vers 16h. Ce qui me vaut l'appellation très flatteuse de strong badgé (fort grand père) de la part des Népalais.
Cela me rappelle toutes proportions gardées le surnom de Terray à l'Annapurna, strong Sahib. Alain m'a passé Annapurna une affaire de cordée de David Roberts en collection Guérin le genre de livre qu'on referme à regret... D'ailleurs j'y retourne.
M : 1371m - 350m/h
Au départ du trekking
Samedi 9 mai
Koto(2600) Meta(3560)
Badgé fait tout pour se faire remarquer
T° sous la tente 8°. Nuit difficile un peu barbouillé, ai-je pris froid après l'effort d'hier pourtant sans excès pendant lequel j'ai pensé que le bonheur n'était pas que dans la tête mais aussi dans les jambes. Aujourd'hui le bonheur a changé de camp, ce serait simplement de ne plus avoir mal au bide et l'envie de vomir. A quoi ça tient quand même. Apres 2h15 de marche arrêt lunch près d'un torrent rive gauche après le premier pont. C'est trop tôt il faudrait le faire au troisième pont aux sources d'eau chaude après avoir administré un dal bath aux porteurs pour équilibrer une longue journée. Ceci dit c'est une bonne idée d'aller jusqu'à Meta plus joli que Dharmasala ce qui en plus offre par la suite deux journées courtes en altitude favorables à l'acclimatation. Puis nous repartons après une heure de pause, l'étape est longue aujourd'hui. Je suis tellement affaibli que j'hésite à m'arrêter tant repartir m'est pénible. Arrivé à Dharmasala, lieu où nous avons fait le camp en 2005, j'attends les autres : Alain, Tenzing (qui est le pote sherpa avec lequel il a passé un mois) et l'équipe de cuisine, les porteurs sont encore derrière avec Galzen. Nous repartons pour camper plus haut à Meta. Je me traîne tellement (paradoxalement le pouls reste bas et le souffle élevé) que Tenzing me propose de prendre mon sac et j'accepte en plus, la honte ! J’en ai encore le rouge aux joues. Occasion de découvrir une nouvelle fois à quel point le savoir-vivre, l'altruisme et l'humanisme d'Alain sont développés et naturels. Il m'a soutenu et soigné tout le long, belle leçon... A mon arrivée subclaquant, on m'entoure de soins attentionnés, on me réserve une place auprès du feu où une douce somnolence m'envahit. Cher pays où le mot fraternité n'est pas seulement une inscription au fronton des édifices.
M : 1360m
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Dimanche 10 mai
Meta (3560m) Kiang(3840m)
Renaître…
Dormi comme un bébé suite à un pot franco-suisse tiré de nos pharmacies respectives. Chaleur repos et automédication c'est le secret. Quel plaisir de retrouver un corps qui répond à la place de la vieille locomotive poussive d'hier. Courte et belle étape au milieu des genévriers thurifères et des karkas (villages d'alpage) composés de maisons aux toits plats, entourés de parois imposantes dans une terre assez désertique. Si la carte ne nous disait pas le contraire on pourrait se croire au Tibet et au Moyen-Age quand on voit le dénuement dans lequel vivent les autochtones pour l'essentiel d'agriculture et d'élevage. A notre arrivée nous sommes accueillis par un troupeau de jeunes chevreaux dont les bêlements suraigus rappellent des pleurs d'enfants. Non loin on restaure une maison. Les murs sont de pierres sèches joliment assemblées et le toit plat de branches serrées recouvertes de lauzes de toiles et de terre argileuse. Les terrasses ainsi constituées servent d'aires de séchage et de battage et réservent ainsi les rares terrains à la culture.
M : 561m-340m/h